Les sushis tuent les thons rouges

Publié le par Jennifer Accolas

Jusqu’à une date récente, les thons ne semblaient pas spécialement menacés. Aujourd’hui, le sort du thon rouge (Thunnus thynnus) suscite l’inquiétude. En novembre, à Dubrovnik (Croatie), la CICTA (Commission internationale pour la conservation des thonidés de l’Atlantique) a voté un abaissement des quotas (29 500 tonnes en 2007, 25 000 en 2010, contre 32 000 actuellement). En fait, pour sauver les thons rouges de l’Atlantique oriental et de la Méditerranée, il faudrait limiter fixer la limite à 15000 tonnes par an.

On est donc loin du compte. L’augmentation de la taille minimale pour la capture est également insuffisante. Le marché des sushis (préparations de poissons crus) est l’un des responsables de cette situation. Le Japon consomme 80 % des thons rouges de Méditerranée. Les plus gros spécimens sont les plus recherchés : or, ce sont aussi les plus féconds. Les plus petits sont conservés vivants pour être engraissés dans des cages flottantes… et ainsi ne sont pas comptabilisés dans les quotas. Rappelons que les deux espèces principales de thons sont le thon rouge et le thon blanc ou germon, nettement plus petit. Les deux, ont en réalité le dos bleu-vert et le ventre blanc argenté.

En fait, c’est l’ensemble des poissons de mer qui est menacé. On estime qu’au milieu de ce siècle, les espèces les plus couramment capturées auront disparu, sous l’effet de la surpêche et aussi de la pollution. Les chiffres font frémir. Déjà en février 2006, dans le bulletin n° 49 de la LFDA, le directeur de la Ligue fournissait les chiffres du désastre annoncé pour les requins, chiffres confirmés à la hausse par une évaluation récente, rapportée par Science et Avenir (décembre 2006, p. 34), selon laquelle ce sont 73 millions de requins qui sont tués chaque année pour leurs ailerons, consommés essentiellement en Chine.

Pendant ce temps, le Parlement européen a voté en faveur d’une meilleure protection des mers européennes. La proposition initiale de la Commission européenne en la matière était bien floue. Reste à savoir si le Parlement aura le pouvoir d’imposer ses décisions.

Et le 20 novembre, un pays s’oppose à la réduction de la pêche en eaux profondes, lors du conseil des ministres de l’Agriculture et de la Pêche de l’Union européenne, à Bruxelles. Et ce pays, c’est – devinez - la France… Grâce à des arguments du genre : " Les avis scientifiques sont discutables ", une cinquantaine de chalutiers français pourront continuer à traquer les poissons des profondeurs, pourchassés depuis que les autres se sont raréfiés…On ne peut pas protéger à la fois les poissons et les pêcheurs. Et la majorité des pêcheurs ne veut pas admettre que c’est en sauvant les poissons qu’ils seront sauvés de leur propre disparition.

En résumé :

 

http://www.fondation-droits-animal.org/rubriques/publi_conf/publiconf_bulletin.htm

Source :

 

Recherche en tapant : dans google (Espèces menacées, Thon rouge, Sushis, Risques écologiques, Organisation)

Publié dans Solenn BEAUNIEUX

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